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Le 21 avril 2015, Google inaugurait son nouvel algorithme pour avantager les sites qui s’adaptent à une navigation mobile. Une semaine après, chiffres en main, les observateurs restent perplexes.
Nous avons analysé 32 sites de presse belge avec l’outil de Google : plus d’un tiers ne sont pas « mobile friendly » ! Les journaux ont-ils déjà perdus en influence ?

Les responsables de sites le savent en regardant leurs statistiques, les internautes naviguent de plus en plus depuis des smartphones et des tablettes. Facebook longtemps à la traîne dans la publicité mobile a rattrapé son retard et commence à inquiéter Google. Le géant de Mountain view contre-attaque en février et annonce qu’il va désormais avantager les sites qui s’adaptent à la navigation sur les mobiles. La date de son changement d’algorithme est connue : le 21 avril 2015.
Quelques jours avant l’échéance, la presse spécialisée s’empare de l’outil de test de compatibilité mobile de Google et sonne l’alerte : l’armageddon pour les sites qui ne proposent pas de version mobile. Le Mobile-geddon est né, aussitôt relayé dans la presse généraliste.

Le site de test de Google est sans appel

Justement, cette presse généraliste s’est-elle préparée à ce changement d’algorithme ? Nous avons passé à la moulinette de l’outil de Google, 32 sites de la presse belge francophone et néerlandophone. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les résultats sont contrastés.
  • Sur 32 sites de presse analysés, 11 ne sont pas « mobile friendly », soit plus d’un tiers !

  • 53% des sites francophones et 7,7% des sites néerlandophones ne sont pas « mobile friendly »

  • 91% de sites de presse non « mobile friendly » sont francophones

La presse francophone mauvaise élève

Parmi les sites de presse non compatibles, on retrouve l’essentiel des acteurs francophones : La Libre Belgique, la DH, la RTBF, tous les titres du groupe SudPresse, soit près de 60% du lectorat web francophone.
Les bons élèves sont les titres néerlandophones ou bilingues : Trends-Tendances et donc Le Vif/Knack, Metro, l’Echo/De Tijd et 7sur7 le pendant francophone de Het Laatste Nieuws. Seuls Le Soir et RTL.be se qualifient côté francophone.

La fin du monde ?

Pour la presse en ligne, l’enjeu est vital. Perdre en visibilité, c’est perdre en trafic, donc en revenus publicitaires. Le site américain Wired souligne avec amertume :  « il s’agit probablement du changement le plus important de ces dernières années. Et c’est un rappel de la façon magnanime mais complètement égoïste dont Google utilise sa puissance sur le marché pour accélérer les changements dans le reste de l’Internet ».
L’agence Search Foresight renchérit : « Avec son nouvel algorithme, les sites non compatibles risquent de perdre 10% du trafic global jusqu’à leur mise à jour ».

Le mobilegeddon on vous dit.

Un site « mobile friendly » doit-il être « responsive » ?

Rien de plus énervant que de cliquer sur le lien d’un tweet ou d’un e-mail depuis son smartphone pour aboutir à une page illisible, avec des pubs qui bloquent toute tentative de zoom.

Pourtant, en y regardant de plus près, ces sites « non compatibles » ont une version mobile dédiée : Le problème est là. Ces sites de presse en ligne qui échouent au test ont bien un site « mobile friendly » mais le site principal ne détecte pas que le visiteur surfe depuis un mobile. Il affiche alors la même version que sur un ordinateur. Ces sites ne sont pas « responsive ».

C’est grave docteur ?

Nous avons interrogé Philippe Hoevenaeghel. Philippe s’est spécialisé dans le référencement depuis que le Web est Web. Il a travaillé avec les principales agences web en Belgique et écrit encore aujourd’hui les grandes pages du SEO-SEA en tant que consultant indépendant.

Philippe, le Mobilegeddon a-t-il eu lieu ?

Philippe.161x282Philippe : « Et bien d’abord il faut rappeler que le changement d’algorithme ne concerne que les recherches effectuées depuis un smartphone ou une tablette. Et puis il ne s’agit pas de pénalité ou de sanction, mais d’un avantage pour les pages adaptées. Cela revient peut être au même pour certains, mais pour un référenceur, une sanction ou une pénalité Google c’est bien autre chose.
En fait, je n’y vois qu’un effet d’annonce. Il est vrai que cette date du 21 était attendue, mais à ce jour il ne s’est pas passé grand-chose au niveau des rankings. C’est vrai, Google avait annoncé que cela se ferait sur plusieurs jours mais une semaine pour le web c’est une éternité !

La seule étude disponible (américaine) indique des variations au-delà des 20 premières positions. Les forums francophones s’étonnent également du non-bouleversement. À voir sur la longueur.

Le véritable problème pour moi, c’est :
  1. de ne pas avoir une redirection du site desktop vers le site mobile quand on le visite avec un smartphone ou une tablette.
  2. que le site mobile soit le plus souvent une version de type WAP. »

En résumé

Le cataclysme n’a sans doute pas eu lieu mais le vent du boulet du Mobilegeddon devrait pousser bon nombre de responsables de sites à réagir, à écouter et à s’adapter aux attentes des internautes. Pas seulement pour optimiser leur classement dans Google mais tout simplement pour mieux véhiculer leur message et prendre soin de leurs lecteurs.
Les logos et marques affichés sur cette page sont utilisés purement à titre d’information et d’identification des sites analysés et restent la propriété intellectuelle de leurs titulaires et auteurs respectifs.

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