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Vous connaissez certainement, dans votre sphère d’activité, une personne qui est souvent interviewée dans la presse, qui est régulièrement appelée sur les plateaux télé pour commenter une actualité, qui décrypte des événements dans les quotidiens, qui assure des chroniques pertinentes dans des magazines. Vous vous prenez à rêver : et si cette personne, c’était moi ? Bonne nouvelle, ce rêve est accessible ! Il «suffit » pour cela d’être pointu dans un domaine, et de connaître un minimum l’univers des journalistes. Ce petit QUIZZ en 10 questions vous aide à situer votre niveau de connaissance des rouages la presse.

1. Je m’impose un rythme régulier pour contacter la presse : envoi d’un communiqué chaque premiers mercredi du mois

Faux ! Cette manière de faire provient d’une confusion (classique) entre information et communication. Votre agenda de communication est une chose. Les journalistes recherchent de leur côté des infos qui susciteront l’intérêt de leur public. Donc, un conseil : ne jamais faire un communiqué de presse pour ne rien dire. Cela fait perdre du temps à tout le monde.

2. J’ai entendu dire que les communiqués de presse, c’est complètement dépassé

Faux ! C’est un grand sujet pour les communicateurs de tout poil : le communiqué de presse est-il mort ? Nous ne le pensons pas. Tout dépend du contenu : – si le communiqué ne comprend aucune information nouvelle susceptible d’intéresser directement le grand public, en effet il passera à la trappe. – par contre si l’information est neuve et bien expliquée, illustrée par des cas concrets, assortie de possibilité d’interviews et de visuels, alors oui, elle a des chances de retenir l’attention d’un journaliste.

3. Il paraît que Twitter est un bon canal pour toucher les journalistes

Vrai ! Twitter est en effet un réseau social fortement utilisé par les journalistes. Dans une première phase, pratiquez l’observation : qui suit quel sujet ? qui réagit à quel type d’infos ? Vous pouvez éventuellement constituer des listes (qui peuvent être privées) par catégories de journalistes : journalistes économiques, politique, etc. Cette veille vous permettra déjà de tenir vos contacts journalistiques à jour.
En deuxième étape, passez à l’interaction. Ne vous contenter pas de suivre, mais retwittez, partagez, alimentez. Quelques journalistes commenceront à vous suivre, bientôt suivis par d’autres. C’est évidemment une stratégie de long terme.

4. Les personnes qui décrochent des interviews, c’est juste une histoire de copinage

Faux ! Il faut bien comprendre que les journalistes sont tous les jours à la recherche d’interlocuteurs pour illustrer les sujets. Exemples : l’attentat contre Charlie Hebdo ? Vite, qui s’y connaît en lutte contre le terrorisme pour expliquer le déroulement de la traque en direct ? Une hausse des exportations belges ? Vite, qui s’y connaît en commerce extérieur pour intervenir en direct dans le journal de 18 heures ?
Pour trouver l’expert adéquat, le journaliste dispose évidemment de son propre carnet d’adresses, mais il va aussi, comme tout le monde, interroger ses collègues, ses connaissances… et aussi, de plus en plus, internet.
Dès lors, soyez subtil : dépassez le « pour ou contre le communiqué de presse » en utilisant internet et les réseaux sociaux pour faire état de votre expertise pointue dans tel ou tel domaine. Publiez régulièrement des informations neutres et non commerciales dans votre domaine d’activité. Intervenez sur les réseaux sociaux, relayez des infos pertinentes, soyez à l’écoute de ce qui se dit sur vos sujets de prédilection, repérez les journalistes qui couvrent ces thématiques, dialoguez avec eux, donnez-leur des renseignements…

5. Suite à l’envoi d’un communiqué de presse, un journaliste demande pour m’interviewer par téléphone. Je refuse car je préfère voir les personnes

Faux ! La plupart des interviews se font par téléphone. C’est la fonction même d’un communiqué de presse : attirer l’attention d’un journaliste, qui vous recontacte pour en savoir plus. Donc, envoyer un communiqué de presse et être injoignable dans les heures qui suivent est une énorme erreur de communication. Mettez-vous en tête que l’information est un robinet continu et que le journaliste n’a pas le temps d’attendre.

6. J’ai repéré une erreur dans l’article qui m’est consacré, je contacte le rédacteur en chef

Faux ! Restez cool. La plupart du temps, même si elle vous énerve, l’erreur n’est pas préjudiciable. Vérifiez d’abord si elle ne provient pas de vous : ce que vous avez transmis au journaliste est-il exact ? votre site web est-il à jour ? votre profil LinkedIn aussi ?
Si, malgré tout, l’erreur vous agace, contactez le journaliste pour en parler avec lui. Il peut publier un rectificatif. Contactez seulement son rédacteur en chef si le contact n’aboutit pas. Il est toujours possible d’obtenir un droit de réponse mais attention à l’effet boomerang (l’attention du public est attirée alors que l’erreur était passée inaperçue). Etapes suivantes : saisir le conseil de déontologie journalistique, ou mettre l’affaire aux mains d’un avocat. Dans tous les cas, ne soyez jamais agressif.

7. Un excellent article sur moi dans mon journal préféré. Je scanne l’article et le publie sur mon site web !

Faux ! Un article relève de la législation sur les droits d’auteur. Seul le journaliste ou, après cession, son ayant droit (la plupart du temps son éditeur) a la possibilité d’autoriser la reproduction de l’article. Même s’il s’agit d’une interview ou d’un portrait de vous, l’article ne vous appartient pas ! Alors, que faire ? Faites un résumé ou une synthèse de l’article et utilisez ce résumé pour toute diffusion. Vérifiez sur le site www.copiepresse.be l’usage que vous pouvez faire.

8. Ce sont les vacances, j’attends la rentrée pour contacter ce journaliste qui avait l’air intéressé par mon dernier exposé

Vrai… et Faux ! Les périodes de vacances sont creuses. Les institutions habituelles communiquent moins, les conférences de presse sont rares, l’actualité tourne au ralenti. Peu de gens sollicitent les journalistes : c’est peut-être le moment pour vous de le faire. Vous pouvez aussi vous positionner dans les « séries d’été » que les quotidiens consacrent à différents thèmes divers et variés.

9. Pour être certain d’avoir un article favorable, j’invite le journaliste dans un bon restaurant

Faux ! Les journalistes sont pressés. Avec internet, la pression est constante. Pas question de s’attarder des heures à table. En plus, la notion d’indépendance est primordiale, et aucun journaliste n’apprécie l’idée d’être « acheté ». Dans une certaine presse professionnelle, la pratique des cadeaux est une habitude, mais il faut rester raisonnable au niveau de la valeur marchande du cadeau. Ceci ne veut pas dire qu’il est interdit de manger avec un journaliste, mais le restaurant choisi ne doit pas être luxueux.

10. Une rédaction peut reprendre mon communiqué de presse sans citer la source

Vrai ! Oui, c’est le jeu ! Elle PEUT le reprendre, mais la plupart du temps un journaliste le réécrira, changera le titre, raccourcira le texte, l’enrichira d’autres informations. Un communiqué de presse est une « matière première » pour les journalistes.


photo : Shutterstock
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